Chaque individu et chaque organisation (Etat, Entreprise, ONG, Association…) disposent d’un potentiel pour bien fonctionner et atteindre ses objectifs. Les individus et les organisations qui réussissent exploitent à peine leur potentiel autour de 50 à 60 %, ce qui leur laisse encore une marge de progression. Ils utilisent une démarche d’optimisation qui consiste, simultanément à :
- maximiser leurs points forts, leurs qualités, leurs atouts, la satisfaction/fidélisation/loyauté de leurs clients-citoyens, leurs apports, chiffres d’affaires et recettes fiscales, leurs rendement et rentabilité, et
- minimiser leurs points faibles, leurs défauts et leurs handicaps, la déception/défection/abandon de leurs clients-citoyens, leurs coûts et évasions fiscales, leurs déficiences et déficits, la prédation et la prévarication des ressources.
Pour optimiser ce potentiel, ces acteurs doivent faire en permanence un travail de connaissance d’eux-mêmes (Qui détient l’information contrôle la situation), s’auto-motiver en permanence et mobiliser en permanence leurs personnels et forces vives autour de grands enjeux (Qualité, Citoyenneté, Compétitivité, Cohésion Sociale, Union Nationale, Solidarités Agissantes, Travail d’Equipe, Bonne Gouvernance, Emergence…) et résister en permanence aux tensions et conflits internes et externes à l’organisation.
Pour nos pays où le potentiel est encore très sous exploité, la station présidentielle doit être le lieu d’impulsion de cette démarche d’optimisation.
Le président pense-t-il à la satisfaction de tous les citoyens ou simplement celle des membres de son parti et de ses alliés ? Est-il conscient que les fonds politiques ne doivent aucunement servir à corrompre, accueillir des transhumants ou enrichir ses familles politique et biologique ? Est-il conscient que la promotion du capitalisme national est source de fortes recettes et de rentabilité pour le pays ? Qu’en est-il des questions de souveraineté ? De la réforme des institutions ? Pourtant le président a le potentiel de dire non à ses familles biologique et politique, aux lobbies politico religieux, sectaires et maçonniques et se consacrer sur les grands enjeux de notre développement. Il a le potentiel de dire non aux Accords de Partenariat Economiques (APE) pour se consacrer au réarmement et à la mise à niveau de notre économie et préparer son émergence. Il a le potentiel de retrouver un leadership en recouvrant de la crédibilité et du courage (en rendant par exemple au trésor public les privilèges indument perçus de son prédécesseur ou de l’Etat. Au fond il n’a pas besoin de tous ces milliards pour vivre). Le président a le potentiel de réguler et juguler toutes les menaces qui pèsent sur le pays (il a la police, l’armée, la gendarmerie, la justice avec lui).
Notre pays a le potentiel d’avoir des ministres qui maîtrisent certaines langues étrangères ou qui peuvent ne pas refuser le luxe d’utiliser un interprète pour ne pas se ridiculiser devant nos partenaires étrangers.
Notre pays regorge de nombreuses potentialités (agricole, minière, pétrolière, humaine, culturel, artistique, touristique, numérique, sportif…). Mais que fait le pouvoir pour exploiter tout ce potentiel et en faire bénéficier les entrepreneurs locaux et les populations des localités concernées et le pays tout entier ? Nos territoires regorgent de potentialités en matière d’aménagement et de valorisation des spécificités locales. Le Sénégal se limite-t-il seulement à Dakar ?
Notre pays regorge de ressources humaines de qualité qui ne demandent qu’à être valorisées pour donner la pleine mesure de leurs talents. Chaque individu est unique, si on le coach en fonction de ses besoins, il aura tendance à se détourner des pratiques informelles et déviantes:
- Ceux qui sont axés sur la tâche (les besogneux) vont renforcer leur sens de l’organisation, de la rigueur, de la méthode, leur conscience professionnelle, leur méticulosité, leur sens du contrôle… ;
- Ceux qui sont axés sur les gens (les sentimentaux) vont développer leur sens de l’écoute et de la compréhension de l’autre, leur sociabilité, leur sens du service client interne et externe… ;
- Ceux qui sont axés sur le pouvoir (les entreprenants) vont booster les équipes, insister sur la productivité, la rentabilité et les performances… ;
- Ceux qui sont axés sur les résultats (les leaders) vont continuer à se focaliser sur des situations de challenge, à relever des défis, à trouver des solutions et conforter les relations de partenariat…
Notre pays a le potentiel de se mettre en mouvement et amorcer son émergence à condition que le pouvoir soit conscient de cet enjeu.
Les citoyens sont prêts à adopter les comportements idoines à condition que le projet de société soit clair, cohérent, motivant et partagé .
El Nasry Faty