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Le choix linguistique du prĂ©sident Bassirou #Diomaye Faye lors du #Mashujaa Day au #Kenya rĂ©vĂšle une stratĂ©gie politique mĂ»rement rĂ©flĂ©chie. Prononcer ce discours en français, devant une foule aussi dense, aurait constituĂ© une erreur Ă la fois symbolique et diplomatique. En optant pour lâanglais â quâil manie avec une aisance remarquable, malgrĂ© quelques minimes maladresses de prononciation sur lesquelles certains sâattardent Ă tort â il a honorĂ© ses hĂŽtes, touchĂ© son auditoire et, surtout, fissurĂ© la barriĂšre artificielle qui continue de sĂ©parer lâAfrique #francophone et lâAfrique #anglophone depuis lâĂšre #coloniale.
Son propos, portĂ© par une tonalitĂ© rĂ©solument #dĂ©coloniale, associait hommage solennel aux hĂ©ros de la libertĂ©, dĂ©nonciation claire de lâhĂ©ritage colonial, et affirmation dâune #mĂ©moire collective assumĂ©e, libĂ©rĂ©e des complexes du passĂ©. Ce discours dĂ©passait la simple commĂ©moration : il traçait les lignes dâun #panafricanisme de rupture, qui ne sâarrĂȘte ni aux registres politiques ni aux codes #diplomatiques, mais sâattaque au socle mĂȘme de nos reprĂ©sentations Ă©pistĂ©miques.
La vĂ©ritable bataille, rappelait-il en filigrane, se joue dans nos #curricula, dans la maniĂšre dont nous Ă©crivons et transmettons notre #histoire, et dans la rĂ©habilitation dâimaginaires capables dâouvrir de nouveaux horizons. Par le choix de sa langue et la force de son message, Diomaye a dĂ©montrĂ© que lâunitĂ© africaine commence par la rĂ©conciliation de nos voix et la rĂ©appropriation souveraine de notre mĂ©moire collective.
Dr Akila Bodian

