Sa sobriété, son action discrète et sa constance font l’unanimité. Ces qualités lui ont valu une pluie d’hommages au moment de sa nomination comme chef de cabinet du Président de la République, par l’arrêté n°008495 du 8 avril 2025. Membre fondateur de Pastef, Ousmane Abdoulaye Barro s’est forgé une solide réputation à travers un parcours militant exemplaire et un engagement citoyen constant.
Les vicissitudes de la vie politique n’avaient jamais ébranlé les convictions de son défunt grand-père, dont le cœur et l’esprit étaient restés fidèles à Mamadou Dia qu’il prenait plaisir à accueillir quelquefois à Mbour. Du ciel, cet ascendant tire certainement fierté de la trajectoire citoyenne de son petit-fils, une des figures marquantes du bouleversement politique inédit que connaît aujourd’hui le Sénégal, dont des pans idéologiques importants rappellent l’ancien Président du Conseil. Son destin a bien pris une allure poétique !
Le cheminement politique d’Ousmane Abdoulaye Barro charpente un récit de constance et de fidélité où l’histoire d’un homme et celle d’un pays en mutation s’imbriquent intimement. L’altruisme, forgé dans la cellule familiale, a trouvé un écho favorable dans l’engagement citoyen, avant de s’incarner pleinement dans ce qui s’est révélé bien plus qu’un simple slogan, « le don de soi pour la patrie ». Signature politique de Pastef. Une belle et tumultueuse odyssée !
Militantisme précoce
L’ancien élève du Lycée Demba Diop de Mbour, où il a obtenu son baccalauréat en 2003, s’est distingué par une conscience citoyenne précoce. Celle-ci s’est nourrie de lectures assidues, du dynamisme intellectuel et militant de ses fréquentations et, sans doute aussi, de la ferveur revendicative d’une jeunesse fortement influencée par les envolées contestataires des cultures urbaines à la fin des années 1990 et le bouillonnement de l’espace politique de cette séquence temporelle effervescente. « Sans adopter les codes culturels associés au mouvement Hip Hop, Ousmane se montrait particulièrement réceptif aux messages portés par le groupe Rap’Adio ; une révolution thématique à laquelle il était sensible. Il semblait moins emporté par le rythme que touché par les lyrics qui mettaient en musique les questions qui agitaient son jeune esprit, avide de sens », se rappelle, admiratif, son ami Aliou Kane, marqué par sa finesse d’esprit et sa probité.
Son frère aîné, Mouhamadou Barro, abonde dans le même sens : « Ousmane est issu d’une famille où la rigueur morale et la discrétion font encore sens. Ces valeurs ont façonné son rapport au monde et à la chose publique. Très tôt, son parcours militant l’a conduit à adopter une posture de renoncement. J’ai été témoin de sa sérénité quand le sort semblait accabler son leader, Ousmane Sonko, le téléphone vissé à l’oreille pendant des heures, répondant aux appels d’âmes désemparées. Tel un leitmotiv consolateur, une formule émaillait inlassablement son discours : c’est le destin prodigieux d’un homme d’exception – celui de Sonko – qui est en train de s’accomplir sous nos yeux. Le récit n’en sera que plus beau ».
Background éclectique
Son ardeur militante ne s’est point émoussée à l’Université Gaston Berger (Ugb) où il poursuit des études en Science politique couronnées par une maîtrise et un Diplôme d’études approfondies. Un background intellectuel qu’il a, plus tard, partagé dans des établissements dans le cadre de ses activités d’enseignement supérieur.
Frais émoulu du lycée, il s’était déjà mis au service de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems) avec diverses responsabilités, avant d’en devenir le secrétaire exécutif national. Le lauréat, en 2007, d’un concours de dissertation en Science politique à l’Ugb est également un des membres fondateurs du Rassemblement islamique du Sénégal (Ris-Al Wahda) et un des initiateurs du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis). « Son engagement religieux, loin de le replier sur lui-même, a nourri chez lui une réelle curiosité et un profond respect pour la diversité des croyances », témoigne son ami de longue date, Moustapha Cissé, enseignant à l’École supérieure d’économie appliquée (Esea), conquis par l’ouverture d’esprit, la loyauté, la pondération et surtout l’entier désintéressement de l’ancien joueur, encadreur et président de l’Asc Jappo de Mbour.
C’est cet élan altruiste qui a incité l’entrepreneur social qu’il est à créer la coopérative Bokk yeene, visant à financer des femmes à Mbour où bien des chaumières se réjouissent des retombées considérables de ce modèle expérimenté depuis 2011 ; souffle qu’il a apporté au projet de l’État du Sénégal « Yokk koom » financé par la Banque mondiale, en tant qu’accompagnateur.
Comme une prémonition…
Porté par un foisonnement d’idées et d’initiatives, il est à l’origine de la création de l’Université populaire de Dakar (Upodak) dont il est le coordonnateur des activités depuis 2018. Elle participe à la vulgarisation de connaissances scientifiques au-delà des barrières disciplinaires et académiques en invitant divers spécialistes.
Cette ardente volonté de servir sa patrie avait motivé, quelques années plus tôt, le 24 juillet 2011, la création de la Ligue sénégalaise pour la patrie (Lsp/Bokk yeené) dont Ousmane était le coordonnateur, par ailleurs membre actif du Mouvement M23 Mbour. Lors du lancement de la Lsp, à Mbour, il prononçait ces mots prémonitoires : « Le système politique sénégalais est en faillite… Mamadou Dia, Président d’honneur de notre mouvement, apparaît comme la personne la mieux indiquée pour nous servir de guide. Les patriotes sénégalais doivent, sans aucune contrainte temporelle, poser et résoudre la question du leadership politique. Notre système a fait et continue de faire le lit de tant d’injustices dont l’impact sur notre histoire doit être interrogé…Le Président Mamadou Dia représentait l’une des plus grandes chances dont les élites post-coloniales ont bien voulu priver les générations futures. Puisse Dieu le récompenser pour son noble combat et qu’Il fasse de lui une éternelle source d’inspiration pour la postérité ». Ousmane Barro, pour adopter sa rhétorique, a été bon prophète ! Le temps a célébré le « Mawdo », inspirateur du Pastef dans ses grandes lignes.
Sa plongée dans l’« arène » politique apparaît comme le prolongement naturel de son activisme social et citoyen. Pastef a été la cuve de son bouillonnement intérieur, de sa réflexion stratégique et de son cheminement citoyen. Coordonnateur national à la Massification et à la Vie de Pastef, celui que les militants surnomment affectueusement la « mémoire du parti » s’est investi corps et âme, dès 2014, pour implanter les premières structures de cette formation politique dans plusieurs localités. Après une décennie de lutte, Pastef accède au pouvoir. « C’est aujourd’hui que je réalise qu’il m’avait tout dit. Un beau matin de l’année 2014, chez son beau-frère, il m’a tendu ce qui ressemblait à une profession de foi de ce nouveau parti, en me lançant : « Viens nous rejoindre pour changer le Sénégal ». J’étais surpris de le voir y croire avec une telle conviction. J’aurais dû le rejoindre », ironise son ami Aliou Kane, convaincu que le nouveau chef de cabinet du Président de la République sera à la hauteur de sa lourde et exaltante mission. Depuis juillet 2024, il occupait les fonctions de conseiller spécial du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, un « homme authentique, d’une intégrité morale rare, d’une épaisseur intellectuelle très peu connue des Sénégalais et d’une résilience constante dans l’épreuve ».
Pastef, une évidence
Autant de qualificatifs, rapporte Aliou Kane, qu’Ousmane Barro se plaisait, dans son cercle intime, à attribuer au fils de Ndiaganiao bien avant que la destinée de ce dernier ne croise celle du pouvoir et la lumière médiatique. La longue traversée a donné corps à une estime réciproque.
Ce sens du devoir et cette conscience historique transparaissent avec force dans le témoignage éloquent du secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Dr Alpha Bâ : « Ousmane est un homme exceptionnel et il faut le côtoyer pour mesurer le sens de son engagement patriotique. Il fait partie de ceux qui ont cru au projet dès le début et travaillé à sa vulgarisation dans les moments les plus difficiles. Il était en avance sur beaucoup de patriotes. La victoire de Pastef, c’est aussi la sienne même si je sais qu’il ne voudra jamais la revendiquer parce qu’il le fait par amour pour le Sénégal. »
Dans le sillage de son engagement, Ousmane Abdoulaye Barro laisse l’empreinte silencieuse des bâtisseurs de l’ombre.
Par Elhadji Ibrahima THIAM, Le Soleil
CHEF DE CABINET DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Ousmane Abdoulaye Barro : L’ombre d’une conviction
Sa sobriété, son action discrète et sa constance font l’unanimité. Ces qualités lui ont valu une pluie d’hommages au moment de sa nomination comme chef de cabinet du Président de la République, par l’arrêté n°008495 du 8 avril 2025. Membre fondateur de Pastef, Ousmane Abdoulaye Barro s’est forgé une solide réputation à travers un parcours militant exemplaire et un engagement citoyen constant.
Les vicissitudes de la vie politique n’avaient jamais ébranlé les convictions de son défunt grand-père, dont le cœur et l’esprit étaient restés fidèles à Mamadou Dia qu’il prenait plaisir à accueillir quelquefois à Mbour. Du ciel, cet ascendant tire certainement fierté de la trajectoire citoyenne de son petit-fils, une des figures marquantes du bouleversement politique inédit que connaît aujourd’hui le Sénégal, dont des pans idéologiques importants rappellent l’ancien Président du Conseil. Son destin a bien pris une allure poétique !
Le cheminement politique d’Ousmane Abdoulaye Barro charpente un récit de constance et de fidélité où l’histoire d’un homme et celle d’un pays en mutation s’imbriquent intimement. L’altruisme, forgé dans la cellule familiale, a trouvé un écho favorable dans l’engagement citoyen, avant de s’incarner pleinement dans ce qui s’est révélé bien plus qu’un simple slogan, « le don de soi pour la patrie ». Signature politique de Pastef. Une belle et tumultueuse odyssée !
Militantisme précoce
L’ancien élève du Lycée Demba Diop de Mbour, où il a obtenu son baccalauréat en 2003, s’est distingué par une conscience citoyenne précoce. Celle-ci s’est nourrie de lectures assidues, du dynamisme intellectuel et militant de ses fréquentations et, sans doute aussi, de la ferveur revendicative d’une jeunesse fortement influencée par les envolées contestataires des cultures urbaines à la fin des années 1990 et le bouillonnement de l’espace politique de cette séquence temporelle effervescente. « Sans adopter les codes culturels associés au mouvement Hip Hop, Ousmane se montrait particulièrement réceptif aux messages portés par le groupe Rap’Adio ; une révolution thématique à laquelle il était sensible. Il semblait moins emporté par le rythme que touché par les lyrics qui mettaient en musique les questions qui agitaient son jeune esprit, avide de sens », se rappelle, admiratif, son ami Aliou Kane, marqué par sa finesse d’esprit et sa probité.
Son frère aîné, Mouhamadou Barro, abonde dans le même sens : « Ousmane est issu d’une famille où la rigueur morale et la discrétion font encore sens. Ces valeurs ont façonné son rapport au monde et à la chose publique. Très tôt, son parcours militant l’a conduit à adopter une posture de renoncement. J’ai été témoin de sa sérénité quand le sort semblait accabler son leader, Ousmane Sonko, le téléphone vissé à l’oreille pendant des heures, répondant aux appels d’âmes désemparées. Tel un leitmotiv consolateur, une formule émaillait inlassablement son discours : c’est le destin prodigieux d’un homme d’exception – celui de Sonko – qui est en train de s’accomplir sous nos yeux. Le récit n’en sera que plus beau ».
Background éclectique
Son ardeur militante ne s’est point émoussée à l’Université Gaston Berger (Ugb) où il poursuit des études en Science politique couronnées par une maîtrise et un Diplôme d’études approfondies. Un background intellectuel qu’il a, plus tard, partagé dans des établissements dans le cadre de ses activités d’enseignement supérieur.
Frais émoulu du lycée, il s’était déjà mis au service de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems) avec diverses responsabilités, avant d’en devenir le secrétaire exécutif national. Le lauréat, en 2007, d’un concours de dissertation en Science politique à l’Ugb est également un des membres fondateurs du Rassemblement islamique du Sénégal (Ris-Al Wahda) et un des initiateurs du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis). « Son engagement religieux, loin de le replier sur lui-même, a nourri chez lui une réelle curiosité et un profond respect pour la diversité des croyances », témoigne son ami de longue date, Moustapha Cissé, enseignant à l’École supérieure d’économie appliquée (Esea), conquis par l’ouverture d’esprit, la loyauté, la pondération et surtout l’entier désintéressement de l’ancien joueur, encadreur et président de l’Asc Jappo de Mbour.
C’est cet élan altruiste qui a incité l’entrepreneur social qu’il est à créer la coopérative Bokk yeene, visant à financer des femmes à Mbour où bien des chaumières se réjouissent des retombées considérables de ce modèle expérimenté depuis 2011 ; souffle qu’il a apporté au projet de l’État du Sénégal « Yokk koom » financé par la Banque mondiale, en tant qu’accompagnateur.
Comme une prémonition…
Porté par un foisonnement d’idées et d’initiatives, il est à l’origine de la création de l’Université populaire de Dakar (Upodak) dont il est le coordonnateur des activités depuis 2018. Elle participe à la vulgarisation de connaissances scientifiques au-delà des barrières disciplinaires et académiques en invitant divers spécialistes.
Cette ardente volonté de servir sa patrie avait motivé, quelques années plus tôt, le 24 juillet 2011, la création de la Ligue sénégalaise pour la patrie (Lsp/Bokk yeené) dont Ousmane était le coordonnateur, par ailleurs membre actif du Mouvement M23 Mbour. Lors du lancement de la Lsp, à Mbour, il prononçait ces mots prémonitoires : « Le système politique sénégalais est en faillite… Mamadou Dia, Président d’honneur de notre mouvement, apparaît comme la personne la mieux indiquée pour nous servir de guide. Les patriotes sénégalais doivent, sans aucune contrainte temporelle, poser et résoudre la question du leadership politique. Notre système a fait et continue de faire le lit de tant d’injustices dont l’impact sur notre histoire doit être interrogé…Le Président Mamadou Dia représentait l’une des plus grandes chances dont les élites post-coloniales ont bien voulu priver les générations futures. Puisse Dieu le récompenser pour son noble combat et qu’Il fasse de lui une éternelle source d’inspiration pour la postérité ». Ousmane Barro, pour adopter sa rhétorique, a été bon prophète ! Le temps a célébré le « Mawdo », inspirateur du Pastef dans ses grandes lignes.
Sa plongée dans l’« arène » politique apparaît comme le prolongement naturel de son activisme social et citoyen. Pastef a été la cuve de son bouillonnement intérieur, de sa réflexion stratégique et de son cheminement citoyen. Coordonnateur national à la Massification et à la Vie de Pastef, celui que les militants surnomment affectueusement la « mémoire du parti » s’est investi corps et âme, dès 2014, pour implanter les premières structures de cette formation politique dans plusieurs localités. Après une décennie de lutte, Pastef accède au pouvoir. « C’est aujourd’hui que je réalise qu’il m’avait tout dit. Un beau matin de l’année 2014, chez son beau-frère, il m’a tendu ce qui ressemblait à une profession de foi de ce nouveau parti, en me lançant : « Viens nous rejoindre pour changer le Sénégal ». J’étais surpris de le voir y croire avec une telle conviction. J’aurais dû le rejoindre », ironise son ami Aliou Kane, convaincu que le nouveau chef de cabinet du Président de la République sera à la hauteur de sa lourde et exaltante mission. Depuis juillet 2024, il occupait les fonctions de conseiller spécial du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, un « homme authentique, d’une intégrité morale rare, d’une épaisseur intellectuelle très peu connue des Sénégalais et d’une résilience constante dans l’épreuve ».
Pastef, une évidence
Autant de qualificatifs, rapporte Aliou Kane, qu’Ousmane Barro se plaisait, dans son cercle intime, à attribuer au fils de Ndiaganiao bien avant que la destinée de ce dernier ne croise celle du pouvoir et la lumière médiatique. La longue traversée a donné corps à une estime réciproque.
Ce sens du devoir et cette conscience historique transparaissent avec force dans le témoignage éloquent du secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Dr Alpha Bâ : « Ousmane est un homme exceptionnel et il faut le côtoyer pour mesurer le sens de son engagement patriotique. Il fait partie de ceux qui ont cru au projet dès le début et travaillé à sa vulgarisation dans les moments les plus difficiles. Il était en avance sur beaucoup de patriotes. La victoire de Pastef, c’est aussi la sienne même si je sais qu’il ne voudra jamais la revendiquer parce qu’il le fait par amour pour le Sénégal. »
Dans le sillage de son engagement, Ousmane Abdoulaye Barro laisse l’empreinte silencieuse des bâtisseurs de l’ombre.
Par Elhadji Ibrahima THIAM, Le Soleil