En 2025, la Chine a injecté 39 milliards de dollars dans les économies africaines, dont plus de la moitié au #Nigeria. Ce chiffre n’est pas anodin : il dépasse, à lui seul, les engagements combinés de tous les pays du #G7 sur la même période. Tandis que les puissances occidentales — États-Unis (#USA) et #Europe en tête — s’enlisent dans des schémas d’aide conditionnée, de gouvernance normative et de lenteur bureaucratique, Pékin avance vite, parle peu, construit beaucoup.
Mais cette ruée vers l’Afrique n’est pas une nouveauté. Elle marque un tournant stratégique majeur : l’ Afrique n’est plus seulement périphérie ou réservoir, elle devient espace central de projection stratégique, où se joue l’avenir du capitalisme global. Ce que la Chine met en place, c’est une infrastructure d’influence sur le temps long — ports, zones économiques spéciales, réseaux numériques, projets énergétiques — au service d’une vision cohérente, intégrée à ses chaînes de valeur.
Ce tournant géoéconomique place les pays africains face à une responsabilité historique. Il ne s’agit plus de choisir entre Est et Ouest, mais de redéfinir les termes du partenariat. Car l’enjeu n’est pas d’être investi, mais d’investir dans sa propre capacité à orienter les flux, négocier les règles, imposer ses priorités. Ce que l’Afrique incarne aujourd’hui, ce n’est pas seulement une promesse démographique ou une manne minière : c’est une force d’attraction que chaque bloc tente de verrouiller — parfois sans contrepartie équitable.
Dans un monde en transition — énergétique, technologique, diplomatique — l’Afrique est en position d’arbitre, de courroie d’équilibre. À condition de se penser comme telle. Car être courtisée n’est pas une victoire en soi. La vraie conquête, c’est celle de l’autonomie stratégique.
Dr Akila BODIAN
Institut Fondamental d’Afrique Noire Cheikh Anta DIOP
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