Alors que le monde fixe son regard sur l’Ukraine, une autre poudrière géopolitique se prépare en coulisses dans les vastes étendues arides du Sahel. Les dernières manœuvres des grandes puissances dans cette région ne sont pas seulement des réactions spontanées à des crises locales multiforme, mais des mouvements délibérés sur un échiquier géopolitique complexe, révélant des vulnérabilités structurelles qui ont fini par s’imposer comme une normalité.
Le retrait de la France des pays du Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger), la fermeture de la base américaine à Agadez, orchestrée par les exigences d’un régime militaire au Niger, et la rupture abrupte des liens diplomatiques entre le Niger et l’Ukraine, suite à des commentaires sur les récentes escarmouches au Mali, ne sont que les symptômes superficiels d’un malaise plus profond. Derrière ces événements se profile une lutte par procuration potentiellement explosive et cataclysmique entre la Russie et des puissances occidentales (qui soutiennent l’Ukraine), chacune poussant ses pions avec une précision stratégique.
Les récents affrontements dans le nord du Mali, où des séparatistes Touaregs ont apparemment bénéficié du soutien des services de renseignement ukrainiens contre les forces maliennes et leurs alliés mercenaires de l’Africa Corps (la réorganisation de Wagner qui permet à la Russie de raffiner sa stratégie africaine avec des ressources étatiques), transcendent un simple conflit local. C’est plutôt le reflet du conflit ukrainien qui étend son ombre sur le Sahel.
Ce théâtre d’opérations est sans pareil : des acteurs non étatiques lourdement armés (parfois avec des technologies militaires de pointe), des juntas militaires capricieuses qui cherchent à étouffer dans l’oeuf les velléités contestataires, et maintenant, des interventions extérieures sous-couvertes de milices étrangères qui n’ont cure de la stabilité de la sous-région, chacune avec son propre agenda occulte. Le Sahel risque de devenir le terrain de jeu préféré pour des confrontations indirectes entre grandes puissances, exploitant cyniquement les fractures locales et régionale pour avancer des pions sur un tableau global.
En tant qu’observateurs et acteurs concernés, devons-nous interroger : allons-nous permettre que le Sahel devienne un dommage collatéral supplémentaire des stratagèmes de ceux qui siègent à des milliers de kilomètres de ces terres asséchées par le soleil et le sang ? La région mérite mieux que de servir de toile de fond à une nouvelle guerre froide remixée.
Il est donc crucial que les dirigeants des pays du Sahel et des organisations régionales intensifient leur diplomatie pour dissiper les spectres des discordes, notamment entre la #CEDAO et la nouvelle #AES, et s’attellent à déployer un véritable dispositif de défense et de sécurité collective. Cette démarche est nécessaire pour neutraliser les dynamiques actuelles avant qu’elles n’enflamment toute la région. Ne laissons pas le Sahel devenir un champ de bataille pour des intérêts étrangers déguisés en partenaires de la stabilité. L’inaction pourrait coûter à cette région une déstabilisation irréversible, avec des conséquences qui résonneront bien au-delà de ses frontières arides.
Alors, serons-nous témoins passifs ou acteurs du destin de la sous-région ? Il est impératif de choisir maintenant, et ce choix doit d’abord appartenir à ceux qui vivent sur cette terre et aspirent à un avenir auto-déterminé, non orchestré par des stratèges distants. Il faut agir maintenant, avant que le sable du Sahel ne devienne le sable d’un sablier égrenant l’irréversible.
? Alors que le monde fixe son regard sur l’Ukraine, une autre poudrière géopolitique se prépare en coulisses dans les vastes étendues arides du Sahel. Les dernières manœuvres des grandes puissances dans cette région ne sont pas seulement des réactions spontanées à des crises locales multiforme, mais des mouvements délibérés sur un échiquier géopolitique complexe, révélant des vulnérabilités structurelles qui ont fini par s’imposer comme une normalité. Le retrait de la France des pays du Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger), la fermeture de la base américaine à Agadez, orchestrée par les exigences d’un régime militaire au Niger, et la rupture abrupte des liens diplomatiques entre le Niger et l’Ukraine, suite à des commentaires sur les récentes escarmouches au Mali, ne sont que les symptômes superficiels d’un malaise plus profond. Derrière ces événements se profile une lutte par procuration potentiellement explosive et cataclysmique entre la Russie et des puissances occidentales (qui soutiennent l’Ukraine), chacune poussant ses pions avec une précision stratégique. Les récents affrontements dans le nord du Mali, où des séparatistes Touaregs ont apparemment bénéficié du soutien des services de renseignement ukrainiens contre les forces maliennes et leurs alliés mercenaires de l’Africa Corps (la réorganisation de Wagner qui permet à la Russie de raffiner sa stratégie africaine avec des ressources étatiques), transcendent un simple conflit local. C’est plutôt le reflet du conflit ukrainien qui étend son ombre sur le Sahel. Ce théâtre d’opérations est sans pareil : des acteurs non étatiques lourdement armés (parfois avec des technologies militaires de pointe), des juntas militaires capricieuses qui cherchent à étouffer dans l’oeuf les velléités contestataires, et maintenant, des interventions extérieures sous-couvertes de milices étrangères qui n’ont cure de la stabilité de la sous-région, chacune avec son propre agenda occulte. Le Sahel risque de devenir le terrain de jeu préféré pour des confrontations indirectes entre grandes puissances, exploitant cyniquement les fractures locales et régionale pour avancer des pions sur un tableau global. En tant qu’observateurs et acteurs concernés, devons-nous interroger : allons-nous permettre que le Sahel devienne un dommage collatéral supplémentaire des stratagèmes de ceux qui siègent à des milliers de kilomètres de ces terres asséchées par le soleil et le sang ? La région mérite mieux que de servir de toile de fond à une nouvelle guerre froide remixée. Il est donc crucial que les dirigeants des pays du Sahel et des organisations régionales intensifient leur diplomatie pour dissiper les spectres des discordes, notamment entre la #CEDAO et la nouvelle #AES, et s’attellent à déployer un véritable dispositif de défense et de sécurité collective. Cette démarche est nécessaire pour neutraliser les dynamiques actuelles avant qu’elles n’enflamment toute la région. Ne laissons pas le Sahel devenir un champ de bataille pour des intérêts étrangers déguisés en partenaires de la stabilité. L’inaction pourrait coûter à cette région une déstabilisation irréversible, avec des conséquences qui résonneront bien au-delà de ses frontières arides. Alors, serons-nous témoins passifs ou acteurs du destin de la sous-région ? Il est impératif de choisir maintenant, et ce choix doit d’abord appartenir à ceux qui vivent sur cette terre et aspirent à un avenir auto-déterminé, non orchestré par des stratèges distants. Il faut agir maintenant, avant que le sable du Sahel ne devienne le sable d’un sablier égrenant l’irréversible.
Docteur Mamadou AKILA BODIAN